Les Nouveaux Banlieusards
un rencontre dans le banlieu!
Quand on pense aux banlieus, on ne pense pas toute de suite--ou de tout-- de la litterature, ni de l'art.
Mais de la poésie du trottoir, et des réflexions qu'on fait dans des usines, et des contradictions tortueuses dans les écoles colorées de graffiti, il y a un grand défi, une belle challenge.
L'autorité n'est pas la seule norme et surtout pas la seule source de la moralité., Le pouvoir de penser confirme pour eux, une l'existence forte, dynamique, vivante et créative. Je pense, ainsi je suis. Voilà une autorité!
Mais, je suis QUOI?
Eh, regarde:
Edgar parle si doucement, comme la voix de minuit, il parle en 'rap,' des phrases et des mots dans une longue promenade de pensées.
"1974
C'était né.
C'était l'époque des coupes afro, des vestes pailletées et des pantalons à pattes d'éléphant
pour ceux dont les moeurs sexuelles libérées rechauffaient une planète congélée.
C'était l'époque des 2 CV, des RER à deux classes, des métropolitains sans vigiles ni pirates.
C'était l'époque de football de Marius Trésor. C'était l'époque du travail à la chaine et du franc.
C'était l'époque des téléphones à pièces. C'était l'époque des titis parisiens et des gros minets provincaux qui, dans les pubs de Saint Germains-des-Près, buvaient ensemble le cafe brésilien."
Hamid, jeune garçon très 'sentient' -alerte et responsive à toutes les vibes. M'écrit-il: 'Bienvenue dans le monde. Entre le bruit des balles et le son des mots, se situe ma plume. Elle verse des larmes et des rires. A défaut de sauver le monde, elle guerira les maux.' et de son livre:
" . . . Là où je vis, là où j'ai grandi: l'endroit idéale pour que tu termines sans le choix de l'issue. Ah . . . Paris, la ville lumière et son cercle de feu; un diamant pur entouré d'impuretés--banlieus, comprenez; la belle et la bête, l'amoureuse et l'endiablée. Deux mondes parallèles qui co-existent quand il se croîsent mais qu'on ne peut mélanger. Mixité impossible! Un écart est creusé. Lorsque Paris s'habille, sa banlieu pleure au fond de placard, elle est meurtrie; mais quand la banlieu se prépare, c'est tout Paris qui se méfie. "
Antoine est plutôt un artisan de la langue française, c'est à dire, il ne se contente pas d'imiter les grands écrivains et philosophes, mais il écrit avec une 'vengeance,' comme si le français est à ré-inventer! comme, Je reviens de mourir!
"La porte claque. Assurance franche de bonhomme. Je ne vérifie pas la somme exacte dans l'enveloppe. Rien ne pourrait me faire retourner chez lui. Je laisse le ventre se remettre à l'endroit, du coté perméable. Les parois de peau qui ne font plus barrage, retrouvent enfin les sensations. Je descends les escaliers, jambes gonflées par l'effort. Je sens les gestes de l'autre perdurer sur ma peau, sa langue s'attarder sous mes vêtements. Ses doits ont déponsés comme les sangsues digitales impossibles à d"crocher, le contacte de lui planté bien trop loin dans la chair."
Son premier roman à 22 ans, Lou m'apparaît aujourd'hui comme une fleuve alimentée de plusieures rivières et sources culturelles. Elle écrit d'une jeune fille qui est amoureuse de quelqu'un qui est maintenant mort, elle est un être qui 'vit' parmi les morts comme parmi les vivants.
"J'ai passé six mois à éternuer Boris Vian.
Il me chatoui!llait les narines.
J'i été propulsée chez lui un beau jour de soleil, une semaine après son anniversaire, mais quarante ans après sa mort. Comme si je m'étais trouvée au mileu d'une réunion surréaliste aux allures de cadavres exquis. Sauf que là, pas de cadavres, juste un apparetement.
Celui d'un homme que j'ai profondement aimé.
Boris Vian.
C'éait une époque étrange de ma vie.
Je lui écrivait des lettres imagninaires.
Je parlais en figure de style, pensant qu'il suffisait d'être stylée pour être aimée.
Je n'avais pas encore vingt ans."